It's me against...le CAPES de lettres ALONE partie 1
11:12:00
Oui, le titre est une référence à Britney Spears, It's me against the music. Je ne suis pas désolée.
Je me suis retrouvée, à la rentrée 2015, quelque peu désemparée face à l’année qui m’attendait : en suivant les conseils de mes professeurs de classe préparatoire, j’ai entamé une première année de master de recherche. La perspective m’a animée, mais je dois avouer que je n’arrive pas à travailler efficacement lorsque l’on ne me demande pas beaucoup. Ainsi, je me suis inscrite au concours du CAPES en septembre, afin de le passer en avril. Si j’ai d’abord eu peur en comprenant que les autres élèves le travaillaient déjà depuis juin, que la rentrée scolaire des M1 MEEF avait commencé en septembre et non pas en octobre comme pour moi, j’ai tout de même pris mon courage à deux mains et j’ai aménagé mon emploi du temps en fonction de quelques cours que j’ai pu suivre à la Sorbonne, l’accès aux ESPE n’étant pas permis aux élèves n’étant pas en MEEF. J’ai également pris quelques heures sur mon temps libre afin de travailler seule quelques points. Je publie ce billet à l’intention des élèves en recherche qui ont compris comme moi qu’il fallait attendre longtemps avant de devenir professeur, des candidats libres au CAPES et de ceux qui y pensent dans leur coin...
Je me suis retrouvée, à la rentrée 2015, quelque peu désemparée face à l’année qui m’attendait : en suivant les conseils de mes professeurs de classe préparatoire, j’ai entamé une première année de master de recherche. La perspective m’a animée, mais je dois avouer que je n’arrive pas à travailler efficacement lorsque l’on ne me demande pas beaucoup. Ainsi, je me suis inscrite au concours du CAPES en septembre, afin de le passer en avril. Si j’ai d’abord eu peur en comprenant que les autres élèves le travaillaient déjà depuis juin, que la rentrée scolaire des M1 MEEF avait commencé en septembre et non pas en octobre comme pour moi, j’ai tout de même pris mon courage à deux mains et j’ai aménagé mon emploi du temps en fonction de quelques cours que j’ai pu suivre à la Sorbonne, l’accès aux ESPE n’étant pas permis aux élèves n’étant pas en MEEF. J’ai également pris quelques heures sur mon temps libre afin de travailler seule quelques points. Je publie ce billet à l’intention des élèves en recherche qui ont compris comme moi qu’il fallait attendre longtemps avant de devenir professeur, des candidats libres au CAPES et de ceux qui y pensent dans leur coin...
Je tiens tout de même à prévenir : ce
concours a été relativement facile pour moi après trois années en khâgne. Avoir
compris et assimilé complètement la méthode de la composition française est
primordial pour préparer ce concours seul ! La mise à niveau peut
s’effectuer pendant les vacances scolaires, ou au début de l’année, mais elle
doit être assez rapide !
Je ne me suis pas inscrite sur le CNED
pour recevoir la formation que je savais coûteuse (environ 800 euros). J’ai
acheté, au début de l’année, quelques manuels d’occasion que je préciserai dans
la suite de l’article. Je pense avoir consacré autant de temps au CAPES qu’à
mon mémoire, et pour avoir eu de bonnes notes aux deux, je ne le regrette pas. Je
vous invite à vous renseigner plus précisément sur les modalités du concours
sur les sites dédiés. Le CAPES de lettres modernes se divise en deux étapes :
une épreuve écrite la deuxième semaine d’avril, avec, le premier jour, une
composition française, puis le lendemain, une épreuve mêlant grammaire, ancien
français, stylistique et didactique. Je consacrerai un autre article aux
épreuves orales, mais celles-ci sont également au nombre de deux, et se passent
au moins de juin, dans la charmante ville de Tours, après avoir eu
l’admissibilité.
Je divise cet article en deux parties, puisque la deuxième se rapprochera de mon article à venir sur la composition française et sa méthodologie.
Travailler
l’épreuve de langue (note obtenue 16/20)
J’ai trouvé que l’épreuve de langue était
réellement difficile à travailler seule. J’ai suivi chaque mardi matin, deux
heures de cours en petit comité pour apprendre l’ancien français, mais je ne
pouvais jamais assister au CM d’ancien français le mercredi midi, ayant cours
en même temps. J’ai tenté d’apprendre les bases de l’ancien français, j’ai fait
une croix sur la phonétique, et je me suis souvent entrainée à la traduction –
une fois toutes les deux semaines- en me servant des annales du CAPES proposées
sur le site études littéraires. Le vieux site http://fabyanaa.chez.com/ m’a également beaucoup
aidée : bien qu’il y ait eu la réforme du CAPES, les fiches restent utiles
pour faire le tour des grandes questions de ce concours.
Mes fiches étaient directement faites à
partir du Précis d’ancien français de
Geneviève Joly. C’est un manuel qui, je suis sûre, est bien plus utile lorsque l’on maîtrise mieux l’ancien français. Il est fait pour les débutants mais reste
assez rapide sur certains points…
Je dois l’avouer, je n’ai pas assez bien
révisé l’ancien français. Sur les quatre questions, je n’ai pu faire que la
traduction… Cela a été difficile pour moi car je n’ai pas eu de cours d’ancien
français en classe préparatoire, contrairement aux élèves en licence. Mais j’avoue
avoir eu du plaisir à découvrir certaines étymologies, et même si je ne pense
pas retoucher à cette matière avant longtemps, sachez tout de même qu’elle peut
être évoquée avec les élèves, notamment en cinquième.
J’ai travaillé la
grammaire exclusivement seule, et cela n’a pas été de tout repos. Bien que je
propose ici la méthode avec laquelle je l’ai travaillée pour les écrits, je ne
saurais que trop conseiller ceux qui préparent le CAPES de mieux la travailler
que moi, afin de préparer plus sereinement les épreuves orales, où la grammaire
est également demandée. Je n’ai donc pas travaillé à partir de la GMF, comme il
est le plus souvent préconisé, mais avec le livre de *insérer des cœurs*
Dominique Maingueneau *insérer de nouveau des cœurs*qui est consacré aux
concours. C’est un manuel très simple, très rassurant, qui rappelle combien
nous connaissons toujours tous la grammaire. J’ai lu plusieurs fois les cours, d’ailleurs
agrémentés de bons exemples, puis j’en ai fait des fiches assez synthétiques.
Le concours du CAPES demande de travailler à partir de plans solides, et j’ai
donc ajouté à la fin de chacune de mes fiches un rapide plan à mémoriser pour
chacun des points.
Je pense que pour
ce qui concerne la grammaire, le but principal est de déjà comprendre soi même
la grammaire, et ne pas la recracher bêtement. Cela s’est sûrement senti dans
mon commentaire de stylistique, dans lequel j’ai fait une étude des pronoms
grâce à de la grammaire bien apprise lors de mes révisions. J’ai tourné autour
d’une cinquantaine de fiches en grammaire, faites jusqu’à la dernière minute,
mais que j’ai relativement bien apprises. Je conseille de travailler ces fiches
assez tôt, en choisissant comme moi les points compliqués ou inconnus -je sais
enfin ce qu’est une subordonnée et le mot « clitique » ne me fait
plus rire- pour finir sur les points les plus simples -les pronoms, les temps
verbaux, les formes en -ant- qui sont souvent demandés au concours. Des sites
assez bébêtes comme http://www.francaisfacile.com/
peuvent aider à appliquer les points très simples mais inconnus que l’on
rencontre en grammaire.Je suis tombée le
jour du concours sur les valeurs et les temps de l’indicatif, et j’insiste donc
sur le besoin d’apprendre certains termes comme « temps » , « aspects »,
« valeurs », qui reviennent souvent en grammaire !
La didactique se
travaille assez facilement : elle demande de connaitre parfaitement le
programme scolaire en français de la sixième à la première, et de connaitre les
règles de grammaire sur lesquelles on est le plus souvent interrogé. Pourtant,
gare aux surprises, puisque des personnes que je connais ont pu être interrogés
sur le lexique au collège ! Je conseille pour cette matière de
toujours se demander comment on passe d’un programme à un autre au fil des
années, comment on approfondit grâce à la maitrise des bases l’année précédente
… c’est un exercice facile mais qui demande une certaine logique et une bonne
connaissance des programmes ! Je l’ai travaillé trop rapidement au
concours, il ne me restait que peu de temps mais sachant que je n’ai pas fait
les questions d’ancien français, il y a de grandes chances pour que l’on m’ait
donné au moins la moitié des points.
La stylistique
demande vraiment de mobiliser tous les outils maitrisés depuis la première
année de licence ou de classe préparatoire : figures macro et micro
structurales, mouvements, importance du style et de la grammaire. Le meilleur
est de se poser une question pendant tout l’exercice : maintenant que j’ai
compris ce que veut dire l’auteur, comment le dit-il ? La problématique se
fait par la méthode que j’appelle de la « soustraction » qui consiste
à se demander ce qui se dit depuis le début à la fin du texte, et donc d’en
soustraire le sens ! Il faut, non pas parler du sens, mais se demander en
quoi l’auteur fait l’usage d’un style singulier ! Je préconise pour cela une
bonne connaissance des principales figures de styles, des courants littéraires
sans pour autant tomber dans le piège de la récitation… tout doit rester assez
sensible au texte, il s’agit toujours de relever les figures de style dans la
considération d’un angle particulier…Au concours, la question portait sur l’idée
de « passion amoureuse » dans La princesse de Clèves. Une étude des
pronoms personnels, notamment en relevant qu’il n’y avait aucun de pronoms
personnels pluriels, donc aucune union m’a permis de dire que les deux
personnages vivaient une passion amoureuse, une union impossible et douloureuse !
J’ai utilisé pour cette épreuve des listes de figures de style trouvées sur
internet, mais il existe dans la collection Librio, qui coûte deux euros, un
excellent petit livre qui rassemble les figures de style. Autrement, je me suis
aussi servie du livre de Molinié, La stylistique. Il est très petit, simple à
comprendre, et si j’avoue ne pas avoir tout de suite saisi ce que l’on
entendait par « stylistique », ce livre m’a aidée à entrevoir tout ce
qui rentrait dans ce champ.
Il y a évidemment des choses que je n'ai pas eu le temps de faire ou d'approfondir. Je n'ai pas lu une seule fois la GMF et je n'ai pas eu le temps d'apprendre la phonétique. La grammaire méthodique du français est conseillée par beaucoup de professeurs, mais je l'ai trouvée vraiment trop compliquée et sans vouloir faire la diablesse...pas vraiment utile. Je suis sûre que des bases de phonétique m'auraient beaucoup aidée mais je n'ai malheureusement pas eu le temps de m'y atteler et aujourd'hui, je ne le regrette pas vraiment.
Liens utiles :
http://fabyanaa.chez.com/ un site assez daté mais dont les ressources sont toujours très utiles, il cumule des fiches en stylistique, grammaire et ancien français.
http://www.neoprofs.org/ la suite de Fabyanaa qui est une sorte de forum entre ceux qui préparent les concours d'enseignement et les professeurs. Assez utile pour se rassurer.
https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_1280326/les-programmes-du-nouveau-college-2016 pour entrevoir les nouveaux programmes de français au collège.
Je continuerai
très prochainement la suite de cet article en évoquant le deuxième exercice,
celui de la composition française et de sa méthodologie.
Je réponds aux questions sur la page Facebook du blog, ainsi que par mail (anissaessamkaoui@gmail.com) A très vite !!
Je réponds aux questions sur la page Facebook du blog, ainsi que par mail (anissaessamkaoui@gmail.com) A très vite !!
2 commentaires
Bonjour
RépondreSupprimerBlog très intéressant merci pour tes nombreux conseils et partages
je me demandais juste comment as-tu fait pour réviser la partie didactique? Sur internet les programmes scolaires sont très flous je trouve
merci d'avance
Bonjour Arielle,
SupprimerPour la didactique, au moment des anciens programmes,les programmes étaient disponibles dans plein de livres pour préparer au capes. Maintenant, je pense que tu peux les trouver sur Eduscol. J'ai également travaillé l'épreuve de l'oral avec Weblettres où des professeurs partagent l'intégralité de leurs séquences. Je trouvais que c'était une bonne manière de travailler la didactique et à bien y repenser, les séquences complètement développées sont ce qui a de mieux pour s'approprier les programmes :)