Méthodologie : Le commentaire composé en dix points pour les bacheliers de première, les étudiants...
bac 04:26:00
J'ai longtemps hésité avant d'écrire une méthodologie du commentaire composé de littérature : sans être mauvaises, mes notes n'ont jamais été vraiment stables l'année du bac, et il m'a fallu attendre la troisième année de classe préparatoire pour en saisir tous les enjeux. Je la propose aujourd'hui pour les bacheliers, car il s'agit là de conseils relativement simples, mais cela pourra constituer une piqûre de rappel pour tous les autres. La méthode que je propose se décompose donc sous dix points à suivre assez précisément car il s'agit à mes yeux d'incontournables du commentaire :)
1. Les lectures du texte :
Votre texte demande souvent au moins cinq relectures. Ces relectures n'ont pas à être très soucieuses du paratexte (l'auteur, l'oeuvre) dès le début : vous devez d'abord essayer de ressentir l'esprit du texte, vous focalisez sur ce qui vous surprend, vous étonne. Un certain nombre de relecture doit vous mener à l'idée d'épaisseurs multiples de ce que vous lisez, de sensibilité à la voix, le style de l'auteur, la richesse du texte.
-> Pas de panique si on ne connait pas l'auteur et l'oeuvre : on travaille alors autour du genre, du décalage au genre, à l'époque, au mouvement littéraire.
Après la phase de lecture, il est important de noter les premières impressions : plaisir, pointe d'humour, côté décalé du texte. Que vous saisissiez qu'il s'agit d'une description, d'un dialogue, d'une scène d'exposition, commencez dès le début à noter vos impressions et à poursuivre ces impressions ou non en a. faisant des repérages dans le texte, b. en adoptant dès le début un tri et une hiérarchie dans les idées : n'attendez pas la fin de votre brouillon pour commencer à ménager un ordre dans vos idées, faites le dès le début !
-> Comment on fait : quand vous triez vos informations, vous vous retrouvez avec une série d'idées classées dans un ordre : si pour passer de la sous partie II.b. à la sous partie III.a, vous ne pouvez pas faire l'économie de la sous partie II.c -celle entre les deux- vous êtes sur la bonne voie ;)
Vous avez remarqué : les professeurs vous disent de suivre vos intuitions, une part presque personnelle, mais sitôt que vous commencez votre commentaire, ou pendant la correction, vous sentez que "suivre votre instinct" n'était pas forcément la meilleure idée : pas de panique ! Il faut en effet suivre ses impressions, tout en sachant que ce que votre correcteur attend est assez évident et doit revenir quoi qu'il arrive : suivre son instinct ce n'est pas se focaliser sur une part du texte en croyant qu'en faisant ainsi vous serez le plus original possible...Non, il faut parcourir l'intégralité du texte, des éléments afin de s'assurer que votre impression s'appuie sur des expressions claires dans le texte ! De la même manière, essayez de régulièrement "sortir" de votre interprétation pour vous poser des questions plus fines : est ce qu'il n'y pas des trace d'humour, d'ironie qui existent dans le texte et que vous n'avez pas senties ?
-> IMPRESSION : recherche d'EXPRESSION
Une lecture linéaire du texte, c'est à dire une analyse fine (mais rapide) qui passe ligne par ligne est importante afin de réunir les éléments d'analyse. Si vous avez déjà en tête un plan, une problématique, elle doit vous permettre de le prouver ou de laisser une interprétation, et en même temps, elle doit vous permettre de vous focaliser sur l'agencement du texte. Attention cependant : cette phase de lecture linéaire doit vous aider à rassembler des "patates", des amas d'idées par partie, et non pas par déroulement linéaire du texte : vous devez mettre en valeur la poursuite d'idée au fil du texte!
-> Essayez de justifier, expliciter vos impressions. Tentez de repérer les grandes articulations du texte. Poursuivez vos trois grandes idées en surlignant le texte avec les éléments vous aidant à les parcourir.
Il est urgent de savoir très vite ce qui doit être analysé: si on vous martèle l'esprit avec les figures de style, sachez que cela ne suffit pas et que vous devez aussi être sensible à :
-> Pas de panique si on ne connait pas l'auteur et l'oeuvre : on travaille alors autour du genre, du décalage au genre, à l'époque, au mouvement littéraire.
2. Les premières impressions :
Après la phase de lecture, il est important de noter les premières impressions : plaisir, pointe d'humour, côté décalé du texte. Que vous saisissiez qu'il s'agit d'une description, d'un dialogue, d'une scène d'exposition, commencez dès le début à noter vos impressions et à poursuivre ces impressions ou non en a. faisant des repérages dans le texte, b. en adoptant dès le début un tri et une hiérarchie dans les idées : n'attendez pas la fin de votre brouillon pour commencer à ménager un ordre dans vos idées, faites le dès le début !
-> Comment on fait : quand vous triez vos informations, vous vous retrouvez avec une série d'idées classées dans un ordre : si pour passer de la sous partie II.b. à la sous partie III.a, vous ne pouvez pas faire l'économie de la sous partie II.c -celle entre les deux- vous êtes sur la bonne voie ;)
3. Garder un équilibre dans la part personnel du commentaire:
Vous avez remarqué : les professeurs vous disent de suivre vos intuitions, une part presque personnelle, mais sitôt que vous commencez votre commentaire, ou pendant la correction, vous sentez que "suivre votre instinct" n'était pas forcément la meilleure idée : pas de panique ! Il faut en effet suivre ses impressions, tout en sachant que ce que votre correcteur attend est assez évident et doit revenir quoi qu'il arrive : suivre son instinct ce n'est pas se focaliser sur une part du texte en croyant qu'en faisant ainsi vous serez le plus original possible...Non, il faut parcourir l'intégralité du texte, des éléments afin de s'assurer que votre impression s'appuie sur des expressions claires dans le texte ! De la même manière, essayez de régulièrement "sortir" de votre interprétation pour vous poser des questions plus fines : est ce qu'il n'y pas des trace d'humour, d'ironie qui existent dans le texte et que vous n'avez pas senties ?
-> IMPRESSION : recherche d'EXPRESSION
4. La lecture linéaire du texte :
Une lecture linéaire du texte, c'est à dire une analyse fine (mais rapide) qui passe ligne par ligne est importante afin de réunir les éléments d'analyse. Si vous avez déjà en tête un plan, une problématique, elle doit vous permettre de le prouver ou de laisser une interprétation, et en même temps, elle doit vous permettre de vous focaliser sur l'agencement du texte. Attention cependant : cette phase de lecture linéaire doit vous aider à rassembler des "patates", des amas d'idées par partie, et non pas par déroulement linéaire du texte : vous devez mettre en valeur la poursuite d'idée au fil du texte!
-> Essayez de justifier, expliciter vos impressions. Tentez de repérer les grandes articulations du texte. Poursuivez vos trois grandes idées en surlignant le texte avec les éléments vous aidant à les parcourir.
5. Qu'est ce que j'analyse ?
Il est urgent de savoir très vite ce qui doit être analysé: si on vous martèle l'esprit avec les figures de style, sachez que cela ne suffit pas et que vous devez aussi être sensible à :
- La graphie, la typographie,
- le lexique,
- la grammaire,
- les sonorités, la prosodie, le rythme,
- la rhétorique,
- la conjugaison
-> Reprenez dès maintenant de bons manuels de stylistique ( Molinié, La stylistique, PUF)et n'oubliez pas que tout ce que vous avez appris, depuis la valeur des temps de l'indicatif aux listes de figures de style est UTILE !
Mettre en valeur l'effet que peut avoir le texte sur vous ou sur n'importe quel lecteur est une part importante du commentaire composé: il ne faut pas hésiter à passer par le pôle "effet" dans votre étude, afin de mettre en valeur une étude fine du texte. Relever un fait littéraire n'est pas suffisant : exprimer quelles peuvent être les intentions de l'auteur est également un impératif du commentaire composé.
-> Passez par le vocabulaire suivant : émouvoir, attrister, bouleverser, faire rire, horrifier, faire réfléchir, persuader, témoigner...
Ne démarrez pas une sous partie de votre développement si vous n'êtes pas sûrs de passer par les trois pôles suivants :
1. Je relève : il s'agit d'extraire l'élément du texte.
2. J'identifie : j'explicite ce relevé en l'identifiant à travers des procédés stylistiques clairs.
3. J'interprète : je poursuis le déroulement de ma réflexion et /ou je m'arrête pour parler des effets.
La paraphrase intervient non pas quand on cite le texte, mais quand on oublier d'en donner une interprétation ou de l'étudier plus longuement. Les trois phases décrites en haut ne sont pas à suivre dans l'ordre : on peut très bien, dans une transition avec la sous partie précédente, poursuivre le fil de la réflexion (3) et amener ensuite les éléments du texte. Mais toujours en conservant ces trois parties.
-> Dans votre brouillon, assurez vous de toujours conservez ces trois éléments en faisant un petit tableau lors de votre analyse linéaire.
On commence avec la règle d'or du commentaire composé :
Je répondrai de la manière suivante : citez ce que vous voulez, à partir du moment où vous pouvez l'expliquer. Le plus important reste les commentaires, les précisions que vous donnez. Ne vous épuisez pas à faire le relevé de tous les faits qui vont dans le sens de votre interprétation : le plus important est de l'expliquer !
-> Une citation demande des références précises (lignes, paragraphes) donc de numéroter les lignes dès le début. Elle doit être courte, correctement recopiée et entre guillemets.
Elle doit répondre à trois mini questions qui ne constituent en rien vos trois parties, mais auxquelles vous devez répondre le long de votre analyse :
1. Quoi ? C'est à dire quel thème.
2. Comment ? C'est à dire quels procédés.
3. Pourquoi ? c'est à dire quels effets.
Ce qui peut vous intéresser est aussi bien : le genre du texte (ses limites, son illustration, les contradictions), les registres, les contextes, la situation d'énonciation, la narration, les formes de discours, les thèmes (la rencontre, la séparation), le mouvement littéraire, les intentions (le blâme, le portrait, l'éloge)...
Si vous n'êtes pas sûrs de votre problématique, dites vous toujours qu'elle doit :
6. Prendre en compte l'effet, la manière de signifier :
Mettre en valeur l'effet que peut avoir le texte sur vous ou sur n'importe quel lecteur est une part importante du commentaire composé: il ne faut pas hésiter à passer par le pôle "effet" dans votre étude, afin de mettre en valeur une étude fine du texte. Relever un fait littéraire n'est pas suffisant : exprimer quelles peuvent être les intentions de l'auteur est également un impératif du commentaire composé.
-> Passez par le vocabulaire suivant : émouvoir, attrister, bouleverser, faire rire, horrifier, faire réfléchir, persuader, témoigner...
7. Eviter la paraphrase.
Ne démarrez pas une sous partie de votre développement si vous n'êtes pas sûrs de passer par les trois pôles suivants :
1. Je relève : il s'agit d'extraire l'élément du texte.
2. J'identifie : j'explicite ce relevé en l'identifiant à travers des procédés stylistiques clairs.
3. J'interprète : je poursuis le déroulement de ma réflexion et /ou je m'arrête pour parler des effets.
La paraphrase intervient non pas quand on cite le texte, mais quand on oublier d'en donner une interprétation ou de l'étudier plus longuement. Les trois phases décrites en haut ne sont pas à suivre dans l'ordre : on peut très bien, dans une transition avec la sous partie précédente, poursuivre le fil de la réflexion (3) et amener ensuite les éléments du texte. Mais toujours en conservant ces trois parties.
-> Dans votre brouillon, assurez vous de toujours conservez ces trois éléments en faisant un petit tableau lors de votre analyse linéaire.
8. Donner des exemples, citer :
On commence avec la règle d'or du commentaire composé :
"Une citation n'est pas un exemple "Et oui ! Une citation ne suffit en rien : elle n'est pas un exemple puisque que comme dit précédemment, un exemple est constitué d'un relevé (la citation), d'une explication du relevé et d'une interprétation! Il arrive parfois que l'on ne sache pas quoi citer : une phrase ? une ligne, un mot ?
Je répondrai de la manière suivante : citez ce que vous voulez, à partir du moment où vous pouvez l'expliquer. Le plus important reste les commentaires, les précisions que vous donnez. Ne vous épuisez pas à faire le relevé de tous les faits qui vont dans le sens de votre interprétation : le plus important est de l'expliquer !
-> Une citation demande des références précises (lignes, paragraphes) donc de numéroter les lignes dès le début. Elle doit être courte, correctement recopiée et entre guillemets.
9. La formulation de la problématique :
Elle doit répondre à trois mini questions qui ne constituent en rien vos trois parties, mais auxquelles vous devez répondre le long de votre analyse :
1. Quoi ? C'est à dire quel thème.
2. Comment ? C'est à dire quels procédés.
3. Pourquoi ? c'est à dire quels effets.
Ce qui peut vous intéresser est aussi bien : le genre du texte (ses limites, son illustration, les contradictions), les registres, les contextes, la situation d'énonciation, la narration, les formes de discours, les thèmes (la rencontre, la séparation), le mouvement littéraire, les intentions (le blâme, le portrait, l'éloge)...
Si vous n'êtes pas sûrs de votre problématique, dites vous toujours qu'elle doit :
- être omniprésente dans toutes vos parties, sous parties
- que vous pouvez évaluer vos sous parties, vos idées en formulant la phrase "là je réponds à ma problématique car je dis que..."
Comme lu il y a peu, imaginez vous que votre problématique est un fil et que vous enfilez dessus vos sous parties : on doit sentir votre problématique dans chaque sous partie et comme lien entre chacune d'elles :)
10. La conclusion :
La conclusion doit passer par trois étapes clés :
1. La réponse à la problématique, de manière synthétique
2. La reprise d'une évolution comme vue dans les parties. En quelques phrases, vous devez reprendre rapidement votre fil de pensée.
3. Un élargissement, par approfondissement, rappel des impératifs des genres, d'une époque, rappel de l'incidence de l'extrait sur la suite de l'oeuvre si vous la connaissez.
Sinon...
PAS de commentaire composé qui reprend le plan du texte : on recherche le tri des éléments stylistiques et littéraires, pas leur seul relevé!
PAS de plan séparant les éléments : des compositions autour de 1. le décor, 2. les personnages... sont à bannir complètement !
PAS de plan qui sépare le fond et la forme !
Il arrivera plus tard sur le blog le partage complet d'un commentaire composé réalisé en 2015, mais je vous laisse pour le moment avec ces conseils en espérant qu'ils vous aideront ! N'hésitez pas à les partager avec vos camarades !
Anissa E.
